Petite fille, j’ai toujours été solitaire.
Cela ne veut pas dire que je n’avais pas de relations sociales.
Mais simplement une ou deux amies proches et sécurisantes.
Je me suis toujours méfiée de l’effet « groupe » et de la notion de pouvoir.
Moi, qui suis née en Corse, le terreau du clan et compagnie.
Le rejet de l’extérieur
De ce fait, je me suis souvent étiquetée ou laisser étiqueter comme une personne « rêveuse », « à part », « dans son monde ».
L’univers extérieur me sentait trop hostile, trop dangereux.
Une personne ou un lieu que je connaissais pas étaient potentiellement source de danger et d’agression.
Une seule phrase à mon propos, un désintérêt de la part des autres, et c’était le coup de poignard émotionnel, qui pouvait m’emporter dans une confusion innommable.
Accompagné de l’idée que jamais je ne trouverai ma place, au milieu de cette insensibilité.
Les livres sont alors devenus mon refuge.
Un jour, j’ai surpris une conversation à mon propos, lors de mon adolescence « elle est bizarre, tu ne trouves pas ? ». Outch ça fait mal !
La gamine solitaire s’est peu à peu isolée intérieurement, car de l’extérieur je ne laissais rien transparaître.
La solitude est devenue isolement et auto-rejet.
Mes relations amicales,
mon socle
Pourtant, j’ai continué à cultiver de très belles amitiés.
Certaines datent de plus de vingt ans.
Ces relations font partie de mon socle, de mon ancrage, au même titre que ma relation de couple.
Car dans ces relations qui parlent d’intimité, je touche à un mouvement d’authenticité, qui ne va pas de soi, en ce qui me concerne.
Accepter de se montrer telle que l’on est, laisser transparaître sa vulnérabilité, n’est pas toujours une évidence, dans une société basée sur les apparences et le « politiquement correct », une société où il est demandé de refouler ses émotions, dès l’entrée en maternelle, voire avant.
Mais je n’ai jamais transigé sur mon besoin de solitude.
Parfois, celui-ci n’est pas toujours évident pour mon entourage.
Il faut alors rassurer.
Accepter la solitude pour sortir de l’isolement
Aujourd’hui, je commence à me réconcilier avec ce besoin de solitude. Il se décolle peu à peu de l’auto-rejet pour devenir pur moment de plaisir et de régénération.
Accepter ce besoin, me permet de jouir encore plus du moment passé avec d’autres, si cela part d’un désir, et non une obligation à laquelle je me soumets pour satisfaire les autres, pour me la jouer cool ou pour me faire « bien voir ».
J’intègre dans ma vie le fait que mon besoin énormeeeeeeee de solitude n’exclut pas mon besoin de relations sociales.
Bien au contraire, je me rends compte, à quel point, les partages sont nourrissants pour moi, à partir du moment où ceux-ci se font en simplicité et de cœur à cœur.
Lorsque deux options se présentent à moi, entre partager un moment de convivialité et vivre un moment de présence avec moi-même, je n’ai pas de réponse toute faite.
L’essentiel reste l’écoute intérieure.
Choisir ce qui est plus juste pour soi dans l’instant.
Ghislaine
Et toi, que représente la solitude pour toi ? Tu as l’impression de la subir ou de la choisir ?
J’ai hâte de te lire en commentaires.